Simone

[SEMAINE DES SIMONES - Simone Chapuis-Bischof]

HYMS profite de la journée internationale des droits des femmes le mardi 8 mars 2022 pour vous proposer un portrait de Simone chaque jour de la semaine. Et le jeudi, c’est Simone Chapuis-Bischof (1931-aujourd’hui).

« Maintenant que les lois sont acquises, on se bat pour les faire appliquer. C’est une mobilisation plus diffuse et plus compliquée à mener. »

Aujourd’hui nous célébrons une Simone suisse ; installée à Lausanne depuis ses 8 ans, Simone Chapuis-Bischof est une héroïne trop peu connue en France. 

Elle entre dans la lutte féministe en 1959, après l’obtention du suffrage féminin par les Vaudois et les Vaudoises. Grâce à ce combat, les Vaudoises obtiennent le droit de vote 12 ans avant que cela ne soit accepté au niveau fédéral. Lorsque Simone parle de l’histoire, elle ne se positionne pas comme une “pionnière”, mais comme quelqu’un “qui a connu des pionnières et des pionniers” !

Simone prend pleinement conscience des inégalités entre les femmes et les hommes, lorsqu’elle constate que son salaire et celui de ses collègues enseignantes est 30% moins élevé que celui de ses pairs masculins. Elle proteste avec colère, et obtient sept ans plus tard l’égalité salariale par le Canton. Constatant qu’aujourd’hui peu d’entreprises respectent cette égalité, elle se déclare absolument irritée : “Que toutes celles qui se rendent compte qu’elles n’ont pas le salaire qu’elles méritent se lèvent, protestent et agissent”.

Simone ne se considère pas “bonne militante” lorsqu’elle se compare aux suffragettes de 1928 ; alors que celles-ci faisaient du porte à porte pour récolter 250 000 signatures, Simone colle des affiches, transporte des stands, vend des objets pour récolter des fonds ou prend la parole en public, et n’aime pas du tout faire cela. 
C’est le besoin d’aider les femmes et de porter leur voix qui la force à sortir de sa tranquillité. Elle considère néanmoins qu’elle aurait pu faire bien plus, notamment au sujet de l’assurance maternité en Suisse alémanique.

Elle s’engage en 1971 pour que les femmes puissent faire valoir leur droit d’être élues, et devient Présidente de la section de Lausanne puis du Comité Cantonal (1974-1980).
A la même époque, elle devient Présidente du journal “Femmes Suisses”, qui porte la voix du mouvement féministe. Simone assiste à cette époque à de grandes victoires au sein du Grand Conseil entre 1980 et 1993 telles que la naissance du bureau de l’égalité, ou l’égalisation des programmes scolaires pour les filles et les garçons. 

Hostile à l’idée de quotas, elle préfère parler de parité. “Ce n’est pas seulement le suffrage des femmes qu’il nous faut. C’est la moitié des sièges.”

Merci Simone.